Le gand proujhet: Bilinguisme en Pays Gabaye

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Au départ, c’est une simple discussion sur le tourisme et les souvenirs de voyages. Rapidement, les besoins dans ce domaine sont abordés et les témoignages relatent les réalisations faites dans diverses régions. C’est d’abord ce qui est le plus visible, les panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération bilingues. Mais aussi les noms de rues.

            Sont cités :

  • La Bretagne et le breton
  • L’Alsace et l’alsacien
  • La Corse et le corse
  • La Provence et le provençal
  • La région Occitanie et l’occitan
  • Les Pyrénées-Orientales et le catalan
  • En région Nouvelle-Aquitaine, le Béarn et le béarnais, le Pays basque et le basque.

Dans ces régions, on peut observer un fort attachement culturel, et un sentiment d’appartenance à une communauté régionale. À l’exception de quelques cas, assez rares, il n’y a pas de prosélytisme politique, et pas de revendication d’autonomie ou d’indépendance. Le sentiment général est d’être d’abord français, mais de revendiquer une appartenance à un environnement culturel particulier.

Les avantages reconnus du bilinguisme dans les régions suscitées sont souvent les mêmes : meilleure préparation pour les jeunes à l’apprentissage des langues, meilleure cohésion sociale autour d’une culture régionale commune, redécouverte et réappropriation de l’histoire locale et du patrimoine culturel, meilleur maillage du tissu associatif, plus de liens entre les citoyens et collectivités locales.

Une réflexion sur notre secteur géographique a été initiée à la suite de l’exposé des exemples ci-dessus. Notre secteur géographique est à la fois défini culturellement et historiquement. Il est très riche historiquement avec un grand patrimoine. Il possède des spécificités géographiques et économiques. Enfin, il possède une langue régionale spécifique, utilisée couramment il y a encore quelques décennies, et dont il reste encore des locuteurs.

Cette langue, dans nos premières constations, suscite encore l’intérêt chez les habitants, en particulier ceux qui sont originaires du pays, un peu cependant aussi sur des habitants venus d’autres régions, mais souhaitant une bonne intégration locale.

Alors, pourquoi ne pas réfléchir à mettre en valeur cette culture et cette langue ? La première idée évidente a été la mise en place d’une signalétique bilingue, mais alors est venu le besoin de connaître le cadre légal, et aussi d’observer ce qui s’est fait ailleurs. Ainsi est né le projet « Pays Gabaye, Culture et Histoire », nom provisoire. Reste à mettre en place les étapes de réalisation, et tout d’abord d’analyser la faisabilité, réaliser des enquêtes et des études historiques, toponymiques, etc., réaliser les concertations nécessaires avec les associations, les collectivités locales ou régionales, étudier les financements… La liste n’est pas exhaustive.

Le contexte réglementaire

Le premier texte est issu du Conseil de l’Europe. Il s’agit de la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires, votée en 1992, mise en application en 1998.

            L'article 75-1 de la Constitution prévoit que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.

            Les arrêtés du 24 novembre 1967 et du 19 janvier 1982 définissent les signaux routiers. Ainsi aucun des panneaux de signalisation bilingue actuellement sur le territoire n’est réglementaire. Malgré tout, comme le précise Christine Albanel dans sa déclaration du Gouvernement sur les langues régionales du 7 mai 2008, « La visibilité des langues de France dans l’espace public passe aussi, comme chacun peut le constater, par la signalisation bilingue et la toponymie. Il est par exemple tout à fait légitime — et même souvent souhaitable — que, dans les zones concernées, les communes affichent leur nom dans leur langue, à l’entrée et à la sortie de l’agglomération. Il en va de même pour la signalisation directionnelle sur les routes et dans les rues : dans le centre de ma ville de Toulouse, elle est ainsi en deux langues, et je ne suis pas choquée de lire simultanément en occitan et en français le nom de la place du Capitole – ni de m’orienter grâce à des panneaux bilingues en Bretagne. » Ainsi si la signalisation bilingue n’est formellement pas réglementée, elle est en tout cas tolérée, voire encouragée par le gouvernement, prélude à une probable officialisation.

            La jurisprudence : La Cour administrative d’appel de Marseille a jugé, dans un arrêt du 28 juin 2012, « qu’il résulte de la combinaison de l’ensemble de ces dispositions que l’utilisation de traductions de la langue française dans les différentes langues régionales n’est pas interdite pour les inscriptions apposées sur la voie publique et destinées à l’information du public, lorsqu’en même temps l’utilisation du français est suffisamment et correctement assurée ».

            En juillet 2013, Délégation générale à la langue française et aux langues de France, du Ministère de la Culture et de la Communication, présente un rapport intitulé : Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne.

Il faut attendre 2021 et la loi dite Molac, Loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, pour une clarification de l’environnement réglementaire, et notamment nous la signalisation bilingue, ainsi clairement autorisée.

A noter, en ce qui concerne notre idiome local, que la langue saintongeaise a été reconnue Langue de France en 2007 par le Ministère de la Culture et de la Communication.

Enquète: le questionnaire

Le questionnaire enquete

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Feuille de route de la politique départementale des langues de Gironde

Feuille de route de la politique departementale des langues de gironde

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Date de dernière mise à jour : 24/04/2024